Cette nuit... amour...
Cette nuit j'ai dormi à nouveau avec la femme avec qui je suis en ce moment. ça veut dire quoi avec qui je suis ?
ça veut juste dire que c'est pas Ma copine, et pourtant, ça l'est...
Hier,
avant de rentrer chez moi, avec elle, nous sommes allés voir "les
poupées russes". Dans le bar en sortant, j'ai eu une discussion
étymologique, ou plus exactement sémiologique à propos d'une réplique
du film entre Audrey Tautou et Romain Duris. Romain Duris disait
"j'ai pas une copine, j'ai des copines !".
Pour ma copine à moi, celà voulait dire qu'il avait plusieurs copines en même temps...
Pour
moi évidemment, celà voulait dire qu'il avait une nana avec qui il
prenait du bon temps, avec qui il ne pouvait pas encore dire s'il
envisagerait ou non un avenir avec elle. Et que forcément, une autre
suivrait, il avait donc, des copines.
La fille avec qui je suis en
ce moment est une très belle femme. Elle répond en tous points à mes
critères physiques de rêve ! J'ai pourtant une certitude, je ne peux
pas l'appeler Ma copine.
Je deviens très cynique, depuis ma rupture avec ELLE (j'entends mon amour de ma vie...), je vis des histoires en ethnologue... en scientifique de l'amour...
L'amour
est vraiment étrange. Bien sûr, celle que je ne peux pas appeler ma
copine se rend compte que je suis insaisissable, que notre relation est
déséquilibrée. J'ai le sentiment qu'elle goûte chaque moment que nous
vivons ensemble comme un moment de gagné, comme un moment qui est
probablement le dernier. Le résultat est étonnant, je vis donc les
moments qu'elle me donne, que nous nous donnons, au jour le jour. Elle
semble deviner que la moindre remarque sur un éventuel avenir signerait
sur le champ l'arrêt de mort de notre relation. elle est d'un caractère
plutôt dur et chiant, (je l'ai connue à mon travail...) et avec moi,
elle semble peser tous ses mots pour m'être agréable, elle devine très
vite quand j'ai besoin d'être seul, et s'éclipse alors sur le champ,
discrètement, avec plein de délicatesse.
À chaque rendez vous qu'elle me propose, j'élabore un scénario pour la quitter et passer à autre chose.
Et
à chaque rendez vous que nous avons, elle précède les mots définitifs
de rupture, elle comprend que mes pensées sont ailleurs, elle me dit de
vivre au jour le jour, qu'il faut prendre le bon temps où il est, elle
fait mine de compatir à mon obsession pour mon ELLE à moi.( Il
se trouve qu'elle la connaît, même si elle ne l'a pas vue depuis des
mois, et que ça n'a jamais été sa copine ). Oui, j'ai la goujaterie de
lui en parler, celà fait partie de ma lâche stratégie de rupture. Lâche
et pourtant réelle, vraie, je ne pense qu'à ELLE. J'en crêve.
Autre
résultat "scientifique" constaté : d'une femme apparemment un peu
coincée, celle "avec qui je suis en ce moment", je me retrouve avec une
femme totalement débridée sexuellement. Elle me l'avoue elle même, elle
ne se reconnaît pas. J'ai le sentiment qu'elle se "lâche", comme si
elle savait que je ne lui donnerais pas le temps de nous découvrir
tranquillement. Comme si elle pensait qu'à défaut de pouvoir me retenir
par le verbe, elle pouvait me garder par le plaisir sexuel. Jusqu'à
présent elle y parvient... Et ça je ne lui ai pas dit, mais elle me
fait penser à la Célia des poupées russes. Et en se lâchant avec moi,
et en évitant toutes pressions, j'ai le sentiment qu'elle a décidé
d'avancer, telle une funambule, tranquillement, toujours à la limite de
la rupture, avec le secret espoir d'arriver un jour à saisir l'autre
bout de la corde, avec ce pilier où elle pourra s'agripper et enfin
souffler.
Pas très gentleman d'analyser aussi crûment une relation en cours.
À quoi servirait un blog, si l'on ne pouvait dire les choses telles qu'elles sont réellement dans notre tête ?
Je
dînais vendredi soir avec une copine à moi, pas une copine sexuelle
:-). Une copine copine. J'ai cette particularité de m'entendre
essentiellement avec les femmes et les homos. C'est comme ça. Nous
avons eu un long dîner où nous avons beaucoup ri. Et nous avons aussi
beaucoup parlé "cul". oui. Elle vit en ce moment une relation avec un
ami à moi. Elle en est très perturbée, car il semblerait que pour la
première fois de sa vie, elle s'apprête à pouvoir dire qu'elle est avec
quelqu'un. Avant, toutes ses histoires ressemblaient à ce que vivait
Romain Duris quand il disait qu'il avait des copines et pas une copine.
Un peu gênée quand même, elle m'avoue qu'elle n'est pas convaincue de
donner, à son ami donc, toutes les satisfactions sexuelles qu'est en droit d'attendre un couple amoureux.
Je lui réponds alors que ma pire expérience sexuelle était celle que j'ai vécu avec ELLE...
Oui... En ethnologue de l'amour ( :-) ) , je peux affirmer que l'amour
est la "chose" la plus intime qui soit... La plus dangereuse... La plus
fragile aussi... Quand on a le sentiment d'avoir à ses côtés un homme,
ou une femme, qui compte vraiment, les choses du sexe deviennnent alors
extrêmement périlleuses. Quoi tenter sans choquer ? Quoi essayer, sans
établir comme "avantage acquis" telle ou telle expérimentation sexuelle
? Quoi pratiquer sans frémir à l'idée que l'autre n'en a pas envie ?
Quoi expérimenter sans être sûr que l'autre ne nous catalogue comme
pervers ? L'acte sexuel de l'amour est beaucoup plus ardu quand l'un et
l'autre éprouvent plus qu'un amour charnel !
J'ai semblé la
rassurer quand je lui ai dit qu'avec mon amie du moment, je m'éclatais
vraiment sexuellement. Je l'ai d'autant plus rassurée que nous avons
rencontré nos partenaires respectifs au même moment et au même endroit,
à Cannes... ( C'était ma colocataire d'hôtel, je l'avais invitée ! :-)
).
En clair, quand on aime vraiment, intensément, j'ai le sentiment
qu'il est plus difficile de faire l'amour, au début... Les caresses se
découvrent plus tranquillement... l'exploration de nos intimités se
fait peu à peu, comme si toute la vie ne devait pas suffire à nous
combler intégralement... Laisser toujours un peu de frustration pour
nous garder l'un et l'autre dans ce doux désir, jamais totalement
assouvi...
Bordel ! Qu'est ce que je L'aime encore...